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A travers cette lance que je tends c'est ton coeur que je vise.

27 février 2010

Alors tu vois, tu auras finalement réussi, toi

Alors tu vois, tu auras finalement réussi, toi qui disais si bien qu'il ne fallait pas respecter toujours les règles, que c'était pas mal de marcher un peu de travers parfois, juste pour faire chier le monde et puis se faire chier un peu soi-même aussi. Tu vois, nous aussi on l'a fait, j'te le promets, on aurait pu croire que nous assistions à un mariage avant que les premières larmes viennent s'échouer sur ton caveau. Putain, j'te jure, y'en avait des couleurs. Je suis certaine que tu aurais adoré ça, de voir la tête des gens du crématorium. Mais je t'assure aussi, on n'a pas fait les malins bien longtemps. Nous étions tous là, à écouter tes chansons préférées, celles qui te tenaient le plus en haleine. Et puis il y a eu tes mots aussi, ceux à travers lesquels tu disais que tu étais malheureux ici, que tu en voulais à personne, mais que quand même, la vie est une sacrée garce. Pour ça aussi tu avais raison, hein. Plein de petits détails insaisissables quand on a les yeux hors de l'eau. Maintenant que tu n'es plus là ça prend tout son sens. Enfant rebelle, ta mère a été forte, crois-moi. Tu disais que tu avais enfin compris la raison de toutes ces cicatrices sur tes poignets et pourquoi tu refusais toutes marques d'amour. C'était compliqué et tellement fort à expliquer de vive voix. Les mots, toujours les mots, toujours une mine à la main, et si ce n'est pas l'écriture, tant pis, il reste tes dessins. Il restera toujours quelque chose. Toujours un échappatoire pour expliquer la dérive, pas vrai. Une dernière chose pour laquelle tu as encore visé juste: c'est que tu n'auras jamais de rides. Alors repose en paix, à présent... A l'aube de tes 23 ans. En espérant que de là haut, tu pourras encore laisser courir tes doigts sur ta guitare.

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1 novembre 2009

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Il n'y a plus de mots. Les choses se perdent dans ma tête. Je ne reconnais plus les visages et je ne fais plus aucune distinction entre le risque et le bancal. Je crois que le mieux c'est de l'écouter. De continuer sans prendre la peine de fouiller partout. C'est brumeux et je trouve ça complètement fou. Mais personne ne le voit. Ou personne n'ose en parler. Il y a un nouveau regard ici, qui s'était un peu perdu avec la vie. Ca brusque un peu mes plans mais c'est pas plus mal dans le fond. Au moins tu sauras. Que l'ailleurs je le cherche mais j'ai jamais su ce que c'était. Je l'ai touché, je l'ai frôlé; mais je n'ai jamais pris la peine de sauter à pieds joints dedans. Pourtant j'ai déjà eu l'occasion. Mais j'ai juste eu la trouille, et aujourd'hui je trime pour écarter les regrets. Vous l'avez tous vu, vous avez son prénom, mais vous n'aurez jamais les mots pour. Il est là, et je frissonne parfois en l'imaginant. Peut-être que c'est ça. Ou peut-être que c'est le rêve qui me fait vibrer. Mais la vérité c'est que je suis pas celle que tu crois. Je vis uniquement à l'intérieur de moi. J'ai rendu les choses complètement inaccessibles. Et je deviens comme elle tu vois. A vous regarder sans pouvoir me lever et ouvrir mes bras vers autre chose. J'ai juste envie d'un autre truc. Je veux plus de calcul, plus de contrôle, plus de confidences à sens unique. Je me souviens encore de nos mains qui s'unissent à côté d'elle. De nos sourires qui se perdent et son regard qui me colle au dos. J'ai perdu les chansons, et de me dire que peut-être, en ce moment, il y a quelqu'un qui écoute, ça me fout juste la gerbe. C'est mon truc, c'est son parfum, et ce sont les seuls mots qui me tiennent encore en éveil. Je ne vis pas avec vous, tout simplement.

6 octobre 2009

Le frisson tant attendu, aussi furtif soit il. Je

Le frisson tant attendu, aussi furtif soit il. Je veux l'imprévu, je veux ne pas avoir le temps de me retourner. Sourire devant l'instant, plaquée contre la porte qui sonne parce qu'il est temps de s'évaporer. Les jambes tremblantes, les yeux qui voyagent en appréhendant  silencieusement l'atterrissage.  Finalement il y arrive, parfois, à me surprendre. Il y a eu des filles. Je crois que dans mon ventre il y en aura encore pendant un moment. Mais là je me tue à ne pas y penser, je veux croire en notre histoire. Je veux croire en lui et à ce nouveau sourire qui se creuse au coin de nos joues. Oublier les mots qu'on est censés dire et guider ses mains vers le frisson. Il ne sait pas. Appuyer. Juste ça. J'écoute son amour naissant sans savoir renvoyer les mots.  Et pourtant j'absorbe tout, je bouffe tout, même les miettes. Je reste de marbre, prête à m'envoler vers un ailleurs. Je ne sais pas aimer mais j'étudie le sujet. Je ne le possède pas encore. Elodie me raconte son manque d'aventure, et je lui souris dans les yeux en me souvenant de mes mots d'avant. Les choses ont vraiment changées, et même si en ce moment je ne contrôle pas grand chose, encore moins certaines histoires qui se sont cassées la gueule et qui divaguent encore, je crois que j'aime mes nouveaux pas. J'aime les nouvelles personnes qui sont apparues. J'aime me souvenir de Laurent qui a fait trembler ma voix ce fameux soir du gâteau aux fourmis. Et j'aime Jenny, bien plus fort que dans les souvenirs de notre enfance. Bien trop. Peut-être. Et puis tout au fond, me rendre compte que ça fait des mois qu'il n'y a pas eu la moindre larme.

1 octobre 2009

<!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin:

Fuir les caméras. Provoquer du regard les interdictions qui paradent sur les murs de la gare. Se souvenir des barbouilleurs, retenir les mots du marqueur. Courir, aussi. Toujours plus vite. Avoir l'impression de ramper au lieu de marcher. Alors suivre les pas. Sentir les corps qui se bousculent, qui s'insultent. Se laisser faire sans jamais plier les jambes. Danser. Tic, tac, boom dans le cœur. Les enceintes dans le ventre, ne plus savoir sourire naïvement en l'imaginant dans la scène. Je ne me souviens plus de ses mimiques, de ses petites mains qui se cherchent, parfois. Et pourtant, ne jamais cesser d'y croire. Jusqu'au bout, le souvenir de plus tard. L'aimer. Me souvenir de l'aimer, jusqu'au bout de nous. Kevin a quelque chose d'insoupçonnable, intouchable. Une seule rencontre et plusieurs semaines sans le voir, pour me rendre compte finalement que les moindres détails de son visage sont toujours aussi précis. C'est toujours le même, et il me fait toujours autant rire. Son double féminin, m'a t-il dit. Un cadenas et une nouvelle rencontre. Je le laisse faire, en pensant à Ben, quand même. Dans ma tête ça se bouscule, même si maintenant je dois arrêter. Je ne sais plus regarder Julie, ses poignets me repoussent et son regard bien trop lointain n'attire plus personne. Elle s'est éteinte. Elle reste assise sur le canapé et voilà. Dans un mutisme profond. C'est ça, maintenant, il ne lui reste plus que ça. Et moi je ne sais pas agir autrement, ses lèvres ont le goût d'un passé furtif. Il ne reste plus que ses messages nocturnes pour me tenir au courant de sa décadence. Jenny me manque. J'ai l'impression d'être noyée dans le vide quand elle n'est pas là. Mon portable me sourit quand son nom s'affiche. Juste une pensée, ou juste un manque. Elle me fait chavirer. Ça faisait ça, avant, il y a bien longtemps, avec une autre. Et les larmes d'Arnaud dans mon cou me font frissonner. Le garçon aux dreads m'apprend à aimer. Il m'apprend à apprendre. C'est un drôle de jeu, de ne regarder plus qu'une personne.

23 septembre 2009

J'ai ce besoin incontrôlable de tout déranger,

J'ai ce besoin incontrôlable de tout déranger, sans aucune retenue. Les tirer de ce qu'ils sont aux yeux des autres. Encore une fois on est tous ensemble, mais finalement si seul. Évidemment il y a les rires, évidemment il y a les regards, mais en réalité on ne se connaît pas. On est que des inconnus, des âmes de passage. Certains restent et d'autres partent. Tout ça va beaucoup trop vite à mon goût. Je ne sais pas ce qu'ils font en dehors, quand ils quittent les métros parisiens et quand la foule se disperse. Je n'en ai pas la moindre idée. Et moi je suis là, je regarde tous les métros partir sans moi pendant vingt bonnes minutes. Des gens me fixent, c'est pas commode d'être assise comme ça sans bouger, je le sais. Mais je n'en ai tout simplement rien à faire. L'air glacial du matin me laisse à l'intérieur de moi, profondément, enfoncée dans mon siège. Leur regard me déshabille et me chatouille le coeur. Je leur crache mes poumons à la gueule, parce que finalement je prends conscience que ma santé fout le camp. Jenny avait raison, je dois arrêter. Je dois me calmer et surtout arrêter d'avoir la trouille d'être observée. Arrêter de me faufiler sous mes stores la nuit pour voir que la vie ne tient à rien. En tout cas c'est ce qu'ils disent. Mais moi je ne veux pas tout ça. Je ne l'ai jamais voulu. 6 ans d'absence totale. Le chiffre symbolique finalement. Il y a maintenant 6 ans que ma vie à frissonner. Pour de vrai.

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21 septembre 2009

Il y a la foule, il y a ces corps qui

Il y a la foule, il y a ces corps qui s’amoncellent sur le trottoir d’en face. Jenny me jette des regards de stupeur, d’incompréhension, elle ne sait pas qui il est, pourquoi les bras autour de son bassin ne s’ouvrent plus. Et lui, parfois, il me fixe, le Nouveau, celui qui n’aura jamais eu d’âge dans ma tête. On ne le connaît même pas, on ne comprend pas pourquoi il a tant tenu à rester avec nous. Jenny a fait de lui une vraie marionnette. Je ne peux pas m’empêcher de lui sourire, malgré sa peur et son passé qui ne cesse de refaire surface quand ses lèvres ne répondent plus. Les jambes tanguent et la musique nous transperce les tympans. Ben a fermé les yeux. Et pourtant il ne doit jamais s’endormir. On se l’interdit. Ne jamais coudre ses yeux. Pas ici, pas maintenant. Pas devant eux. Le petit magasin à côté de nous ferme ses portes et laisse entrer que quelques personnes. Ceux qui savent encore vivre la tête grande ouverte et les yeux plein de mensonges. Alors ce n’est pas pour nous, et nos poches vides ne nous l’interdisent encore. Nos corps ont fini par se perdre, au moment même où les mains du monsieur au tee-shirt noir ont serré la gorge de Jenny. Il y a eu ses larmes et les poings du Nouveau. Je n’ai pas eu le temps de comprendre. Quoiqu’il en soit j’étais encore debout, à essayer de ramener Ben et Julie avec le fil de mes yeux. Mais ils n’étaient plus là. Envolés. Emmitouflés par la foule. Jenny a fini noyé au creux du vide. Tremblotante et furieuse de ne pas avoir pu. Je crois que le Nouveau a arrêté de respirer, il est mort quelques instants, le sifflet encore dans la bouche, prêt à lancer l’alerte pour qu'on reprenne la course. Et pourtant. Les poignets presque en sang, le garçon au regard sauvage. Une croix, juste une croix. Pire qu'une drogue, les cicatrices encore bien trop ouvertes. Alors je me suis écrasée, ma main prête à courir furieusement contre son visage. Mais je n’ai pas su. C’était trop. Les enceintes dans ma tête et la lame de son couteau contre mes doigts frêles. Je n’ai pas su. Le feu est venu nous consoler et le son des guitares et des nouvelles voix nous ont calmés. Rocailleuse et berçante à la fois. On était comme des mômes en manque de sensation forte. Et pour ma part, je me suis laissé perdre la route des doutes. Jeter les cartes contre le tapis. J’ai su oublier son âge, ainsi que le souvenir de l’Autre. Et Doowy s'est écroulé dans la paille, le corps bien trop silencieux, loin du feu.

14 septembre 2009

Se retrouver tout au fond, loin de tout, et

Se retrouver tout au fond, loin de tout, et surtout loin de cette femme qui n'a de sens que lorsqu'elle lève ses yeux. Être proche de tout ce qui relève de l'intouchable. Il me suffit de les regarder, leurs doigts courent, mais ce n'est jamais pour le même objectif. Je ne reprends rien. C'est juste que je n'ai pas envie de réfléchir, d'être la première à tendre le bras. Ici je ne suis rien. Personne n'est là pour me rappeler ce que j'étais hier, pour me dire que je dérive parfois avec eux, quand les visages se bousculent autour de la poudre blanche, que j'ai parfois tendance à adapter mon comportement par rapport aux mains qui se bousculent. Ici, il n'y a rien d'avant. Je suis un prénom sur une liste d'étudiants qui se cherchent un peu, tout comme moi. Analyser le banal. Faire de l'évidence quelque chose de dispensable. Jenny me parle souvent de destin. J'ai du mal à l'écouter sans sourire. Parce que je n'ai jamais voulu y croire. Et en ce moment, j'ai l'impression de tout redécouvrir. Même Paris n'a jamais eu une si grande ampleur. Même les gens que je ne regardais pas intimement n'ont plus la même importance. Aujourd'hui, je deviens. Et je serais probablement avec elle pour ouvrir davantage les yeux. Entre nos quatre murs et ses petits cheveux qui me font marrer. Peut-être. Toujours des projets. A la seule différence que pour celui-ci, je n'ai pas eu à donner les instructions. Il m'a suffit de la regarder, de l'écouter, et pour la première fois, de me livrer sans aucune pudeur, sans rechercher mes mots, avec les yeux imbibés de notre fumée et de celle de quelques mois. Finalement, je suis bien ici. Avec un autre clavier, un autre regard, de nouvelles personnes, et d'autres qui. Seront toujours là. D'une manière ou d'une autre.

22 février 2009

Tu sais quoi? Je suis vide.Et j'arrête. Parce que

Tu sais quoi?

Je suis vide.
Et j'arrête.

Parce que j'en peux plus de faire semblant. Et finalement tu avais raison. A force d'écouter et de se la fermer. On tombe.

Et puis merde, t'avais pas le droit de partir. C'est ton départ qui a tout bousillé. Je fais comme si. Tout simplement parce que je n'ai pas les mots ou que j'ai juste ce sentiment de ne plus être entendue. Mais en réalité ça fait des jours que je ne bronche pas. Que je me mens avec ce sourire presque instinctif.
Vous n'êtes plus là. Alors que c'est en ce moment que j'ai le plus besoin de vous. 6 ans en arrière. Voilà dans quel état je me sens.
Évidemment que la mort est égoïste, mais putain, sans toi, j'y arrive vraiment pas.

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